This catalogue accompanies the Emmanuelle Léonard. Le déploiement / Deployment exhibition, produced by Galerie de l’UQAM. Shown between November 1, 2019, and January 25, 2020, Deployment presents a body of work undertaken by Emmanuelle Léonard in 2018 during a research residency in the Canadian Far North sponsored by the Canadian Forces Artists Program. A continuation of the artist’s photographic and videographic projects from the past fifteen years, which focused on the hierarchies that form within social, judiciary, military and religious systems, this group of works pursues her interest in the function of authority and the mechanisms by which it is circumvented or undermined.

Observing the exercises conducted to assert Canadian sovereignty in the Arctic, Léonard discovered a diverse set of realities: strategic military deployment in a region of the world where the national, political and economic stakes have been raised by global warming; young adults committed to the collective values of the army while remaining intent upon their own personal quest; the Inuit Rangers, without whose contribution it would be useless to attempt to learn how to survive in such cold; the innocence of the soldiers’ awe before the grandeur of the northern landscape.

Despite conditions that make filming extremely difficult, Léonard captured the activities of soldiers shielded against the cold by clothing, face masks and goggles that make them appear sometimes spectral and anonymous, sometimes very real and individual. Turning her attention to training exercises that level identity as well as to the participants themselves – their perception of the world independent of the military model – the artist witnessed the waiting and the relative passivity of soldiers confronted with motors that refuse to start in the northern night that is so disquietingly slow to fall, if not entirely eclipsed, where nothing momentous is said, done or claimed.

Ce catalogue accompagne l’exposition Emmanuelle Léonard. Le déploiement / Deployment, produite par la Galerie de l’UQAM. Présentée du 1 novembre 2019 au 25 janvier 2020, elle présentait un corpus amorcé par Emmanuelle Léonard en 2018 dans le cadre d’une résidence de recherche dans le Grand Nord canadien au sein du Programme d’arts des Forces canadiennes. L’exposition proposait également deux projets amorcés en Colombie, lesquels offrent une résonance surprenante avec la réalité des militaires de l’Arctique et tissent des liens entre les hémisphères Nord et Sud. Poursuivant le travail photographique et vidéographique réalisé depuis quinze ans sur des groupes hiérarchisés issus des systèmes social, judiciaire, militaire et religieux, l’artiste continue de s’intéresser ici aux fonctions d’autorité et aux mécanismes de détournement qu’elles engendrent.

En assistant aux manoeuvres des patrouilles d’affirmation de la souveraineté canadienne dans le Haut-Arctique, Emmanuelle Léonard a découvert un ensemble de réalités très diverses : le déploiement militaire stratégique dans cette région du monde où les enjeux nationaux, politiques et économiques se trouvent exacerbés par les effets du réchauffement climatique ; l’engagement de jeunes adultes à l’égard des valeurs collectives de l’armée autant que leur mobilisation motivée par une quête personnelle ; la contribution des Rangers inuits sans qui l’apprentissage de la survie dans de telles conditions polaires serait vain ; la candeur des jeunes soldats devant la beauté des paysages nordiques qu’ils découvrent.

Dans un contexte de tournage extrêmement difficile, Emmanuelle Léonard a filmé les activités des soldats retranchés derrière leurs boucliers contre le froid – vêtements, masques et lunettes –, les révélant tantôt fantomatiques et anonymes, tantôt bien réels et personnifiés. Attentive autant aux exercices d’entraînement qui nivellent leur identité qu’aux personnes elles-mêmes et à leur perception du monde en marge du modèle militaire, l’artiste s’est faite le témoin de l’attente et de la passivité relative des soldats face à l’impuissance des moteurs qui refusent de démarrer, devant la troublante nuit nordique qui tarde à tomber ou qui s’éclipse, là où rien d’impressionnant n’est dit, n’est fait, n’est prétendu.

120 pages
40,00 $
Dimensions : 22,9 x 28 cm
Textes en français et en anglais- In English and French
ISBN : 9782923612591

Depuis 2004, l’artiste québécoise Olivia Boudreau allie performance et vidéo dans un corpus qui s’accomplit dans la durée et la répétition en explorant des notions du visible. En mettant à contribution le plan fixe, un cadrage serré et une économie de mouvements, et plus récemment l’interactivité de la narrativité, ses installations et performances en direct proposent une expérience temporelle et perceptuelle captivante pour le spectateur. Ce premier ouvrage illustré sur son travail comprend des essais des historiens de l’art Christine Ross et Eduardo Ralickas qui discutent de temporalité, de matérialité et de réception dans sa pratique ainsi qu’un long entretien entre l’artiste et la commissaire Michèle Thériault.

Since 2004, Québec artist Olivia Boudreau has developed a body of work in performance-based video that explores notions of the visible through duration and repetition. Working with the long take, a tight frame and an economy of movement, and more recently narrative interaction, her installations and live performances provide a riveting temporal and perceptual experience for the public. This first fully illustrated book on her work includes in-depth essays addressing questions of temporality, materiality and reception in her practice by art historians Christine Ross and Eduardo Ralickas and also an extensive interview with the artist by curator Michèle Thériault.